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14 avril 2023 5 14 /04 /avril /2023 16:09
Autobiographie Rolinda LINISE

Autobiographie Rolinda LINISE

Extrait, p. 109.

Le temps était arrivé de commencer des démarches en vue de procéder à de sérieuses rénovations. J’ai pris ce projet en main selon les directives du Seigneur. J’en ai parlé à ma mère premièrement et longtemps après à mon père, car pour être sûr d’avancer dans un projet quelconque, il ne fallait rien lui dire, rien lui confier, rien de rien, sinon nos plans étaient voués à l’échec. Je partais motivée par une ambition qui aspirait à un renouveau. Puisque mes parents n’étaient pas capables de gérer seuls les travaux, une entreprise s’en chargerait. J’ai pris en main toutes les démarches, du montage des dossiers aux demandes d’aide auprès de différents organismes. Malheureusement, à chaque pas fait en avant, le sort m’obligeait à en faire deux en arrière. Le plan cadastral n’avait pas été mis à jour… une borne avait été arrachée par la voisine… la vente du terrain était bloquée en mairie… les services techniques ne s’occupaient pas de notre dossier… et autres obstacles chez le notaire.

Des mois de galère, toujours heurtée à ce mur, mais motivée grâce au jeûne et à la prière jusqu’à ce que Yeshoua HaMashiah[1] nous révèle une partie des choses cachées que nous ignorions (Jr 33:3) : l’identité spirituelle de notre maison. Quelle horreur ! Comme on le dit chez nous : « Sa ou pa sav gran pasé’w[2] ! » Nous étions le centre d’un combat, protégés par Dieu, certes, mais désarmés. Durant toutes ces années, notre demeure a été autant un refuge pour animaux qu’un repaire de démons. Notre combat spirituel pour qu’un changement ait lieu entre nos parents a été l’occasion inattendue de recevoir de multiples révélations de la part de notre Seigneur et, par conséquent, le début du processus de notre délivrance.

La maison de Tartane devint notre sujet de prière phare, elle l’auteure de notre malheur, la source de la désunion de nos parents, l’objet de la méchanceté d’autrui ; sa ruine, le reflet de notre misère ; son apparence, le rire moqueur du diable ; l’ambiance intérieure, l’essence de la mort. Des personnes mal intentionnées usaient des arts magiques pour nuire à l’avancement des travaux. Bien sûr, nous étions ignorants de ces pratiques occultes visant à saper tous les aspects de notre vie. Ce calvaire a duré vingt ans. Ma mère était disqualifiée d’avance parce que les rênes ne lui appartenaient pas. L’ignorance est un vrai poison, vous pouvez me croire. "      

 

  

Quatrième de couverture.

Quatrième de couverture.

Livre broché,146 pages. 12 €. En vente sur Amazon. Format A5, version papier ou ebook.

http://www.amazon.fr/Parce-que-Lui-dit-oui/dp/2958575551

 

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17 juin 2022 5 17 /06 /juin /2022 13:58
Jeune retraité, Jean François est toujours en activité : il est commercial de l'Éternel !

Jeune retraité, Jean François est toujours en activité : il est commercial de l'Éternel !

Le témoignage de Jean François Waltrowski : Commercial de l'Eternel

Lien pour acheter son livre via les Editions Baudelaire : https://www.editions-baudelaire.com/auteur/jean-francois-waltrowski

Vous pouvez directement le commander en ligne chez : FNAC, AMAZON, DECITRE, CULTURA.

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30 janvier 2017 1 30 /01 /janvier /2017 22:59

https://www.infochretienne.com/autrefois-drag-queen-ramon-temoigne-seule-main-puissante-de-dieu-sortir-de/

 

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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 16:33

Comment une petite fille hantée par l’idée de ne pas avoir

été désirée par ses parents, grandit et vit toute sa jeunesse

dans une forme de dépression chronique.

Grâce à Dieu elle va retrouver la joie de vivre et d’aimer.

  Un témoignage qui donne espoir aux personnes ayant souffert de conflits parentaux
qui ont engendré des blessures émotionnelles profondes.
  

Anne, la petite Québécoise, raconte.

 

Lire la partie I

Lire la partie II

Lire la partie III

Lire la partie IV 

Lire la partie V 

 

- PARTIE VI FIN -

Afin de garder l’anonymat, tous les noms ainsi que certaines villes dans ce présent document ont été changés. Pour contacter l’auteur, écrire à la rédaction l’Echo des Chrétiens.

En règle avec ma mère

            Quel enfant ne croit pas sa mère ? J’ai toujours cru ma mère, il a donc fallu bien des années avant que je me rende compte que ma mère inventait des histoires. Ma mère était une femme très intelligente, peut-être un peu trop. Elle lisait à l’âge de 4 ans. Elle avait toujours été la première de classe allant jusqu’à sauter deux années scolaires. Elle fut institutrice à l’école primaire dans sa vingtaine, ensuite mère au foyer et dans la quarantaine elle était retournée enseigner à titre de suppléante.

            Au fil des années, elle racontait des histoires plausibles mais remplies d’accusations au sujet de mon père. Les accusations qu’elle portait contre lui devenaient de plus en plus étonnantes au fur et mesure qu’elle vieillissait : il avait une double vie, il avait un enfant avec une autre femme, et plus encore. Mon père ne se doutait de rien. Je dois dire qu’elle a induit en erreur tous ses enfants pendant des années. Elle était bien douée pour nous manipuler. C’est comme si elle voulait que ses enfants n’aiment pas leur père. De mon côté, j’avais déjà commencé à « aimer comme soi-même ». Bien que je laissais toujours ma mère me dire ce qu’elle voulait, un jour que j’étais en visite chez mes parents, je finis par mettre un stop aux médisances. Je lui ai dit :

            - « Maman, je ne veux plus que tu me parles contre Papa. Comment aimerais-tu ça si quelqu’un parlait contre ton père ? »

            - « Ça m’insulterait », m’a-t-elle répondu.

            - « Eh bien, je n’aime pas ça moi non plus. »

            Elle s’est levée et elle est partie dans sa chambre. C’était toujours le même scénario. Toute ma vie j’avais vu ma mère faire la même chose lorsqu’elle était contrariée : elle allait dans sa chambre.

            Lorsque mon père est décédé, elle n’a pas pleuré. Elle était présente et absente tout à la fois. Elle ne pouvait plus habiter la maison seule puisqu’elle pouvait oublier un plat de cuisson sur la cuisinière ou encore laisser un robinet ouvert pendant des heures. Mon père avait toujours été là pour s’assurer que tout était en ordre mais sans lui, elle devait aller habiter dans une résidence pour personnes âgées. Elle en était très mécontente mais dû s’y faire. Au bout de 2 ans, elle a été transférée dans un centre de soins longues durées. Elle était maintenant alitée dû au Parkinson.

            Comme si c’était impossible pour elle de s’en empêcher, elle parlait continuellement contre mon père, contre ma grand-mère et la sœur de mon père. Je lui demandais toujours de cesser de m’en parler. Je me rappelais comment une certaine personne m’avait déjà salie par ses propos pour qu’on me rejette, alors je me doutais que ma mère faisait la même chose en ce qui concernait mon père et ma grand-mère. J’ai osé lui en parler.

            - « Maman, pourquoi est-ce que tu racontes des histoires qui sont fausses au sujet de Papa et de Grand-mère ? »

            - « C’est tout vrai », m’a-t-elle répondu.

            - « Maman, je me doute que non car voici…. » Je lui ai donné plusieurs exemples qui démontraient clairement ses mensonges. Elle ne pouvait plus s’esquiver comme lorsqu’elle habitait la maison paternel pour aller se réfugier dans sa chambre. Je m’étais souvent demandé si c’était bien de lui en parler dans cet état de faiblesse mais lorsqu’elle se mit à parler contre mon père à nouveau, j’ai senti que je devais l’affronter. Finalement, elle a avoué avec honte qu’elle avait tout inventé. Au moment où elle l’avoua, je fus prise par surprise. Essayant de me ressaisir, j’ai voulu savoir pourquoi.

            - « Pourquoi Maman ? Pourquoi as-tu fait ça pendant toutes ces années ? »

            Elle a enfin expliqué : « J’ai toujours voulu être admirée. »

            Je ne m’attendais pas à cette réponse et j’avais l’impression que mes yeux n’avaient jamais été ouverts aussi grands de ma vie tellement j’étais estomaquée ! Je reculai un instant sur ma chaise, accotant mon dos sur le coussin du dossier tentant d’assimiler cette information. Après un instant de réflexion, je lui demandai avec le souffle coupé : « Au détriment des autres ? »

            Elle n’osa pas me regarder.

            - « Ce n’est pas correct ça, Maman. Tu dis croire en Dieu et tu veux que les autres croient aussi. Comment expliques-tu que « nous serons jugés comme nous aurons jugé les autres » ? Crois-tu ce que Jésus dit à ce sujet ? »

            Sans dire un mot, elle acquiesça d’un signe de la tête

            - « Tu juges les autres au sujet de choses qu’ils n’ont même pas fait ? Comment penses-tu éviter un grave jugement ? Maman, il faut que tu te mettes en règle avec Dieu.»

            Elle avait trop honte pour parler. Voyant qu’elle était incapable de même me regarder, je lui fis la proposition suivante :

            - « Veux-tu que je prie pour toi ? »

            - « Oui » me dit-elle.

            - « Ok, je vais prier et répète après moi seulement si tu es d’accord avec ce que je dis, Ok ? »

            À cela, elle était entièrement d’accord. « Oui, j’aime ça comme ça. » me répondit-elle en me jetant un coup d’œil rapide. Je pris ses mains dans les miennes et je lui dis : « Très bien. » Ensuite je me suis mise à prier :

            - « Jésus, je te demande pardon pour tout le mal que j’ai fait avec mes paroles. Veux-tu me pardonner ? »

Elle répéta mes paroles. J’ai donc continué :

            - « Jésus, toi tu sais où se trouve mon mari en ce moment, peux-tu lui demander pardon de ma part pour le mal que je lui ai fait ? »

            Elle le répéta en me serrant les mains très fort. En haussant la voix, elle ajouta : 

            - « Oh, oui, dis-lui s’il te plaît. Amen. »

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            Je me suis tue tout en regardant son visage. Elle avait encore les yeux fermés. Tranquillement, elle les ouvrit et me regarda. Elle me fit un beau sourire. Quand j’étais allée la voir ce jour-là, je ne m’étais pas attendue à une telle discussion mais avec Jésus, il nous réserve toujours la vie, la vie en abondance. Ma mère était en règle avec Dieu.

            Environ un mois plus tard, je suis retournée visiter ma mère. L’aspect de sa chambre était différent. D’habitude elle gardait toujours les rideaux tirés ou à demi-fermés mais voilà que les rideaux étaient complètement ouverts. La chambre était illuminée de la lumière du soleil. Le ciel bleu était décoré de gros nuages blancs qui venaient de laisser tomber une couche de neige. La neige avait tout recouvert de blanc et on pouvait le voir de sa fenêtre. Je l’ai regardé et il me semblait qu’elle était tellement sereine. Est-ce que je vois bien ? Est-ce qu’il y a de la lumière sur son visage ?  Elle avait changé du tout au tout. Elle était si contente de me voir, qu’elle s’est assise sur le bord de son lit quelques minutes mais cela la rendit faible rapidement. Elle me répétait sans cesse les mêmes paroles :

            - « Je suis contente que tu sois là. Je n’en reviens pas. Tu es bien là. Comme je suis contente que tu sois là.»

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            Elle me regardait en clignant des yeux comme si elle avait peine à croire que je sois venue la visiter. Elle s’est recouchée car elle était déjà faible. Elle restait couchée et nous jasions. Je la regardais et je la trouvais tellement belle. Elle gardait les yeux fermés car elle était fatiguée disait-elle mais elle voulait que je reste auprès d’elle. Sa main gauche était déposée sur le lit tandis que la main droite était tendue dans ma direction comme si elle m’invitait à mettre la mienne dans la sienne. J’avançai la chaise berçante sur laquelle j’étais assise et je mis ma main dans sa main. Sa main tremblait en permanence par le Parkinson et la mienne tremblait maintenant au même rythme que la sienne. Elle ouvrit les yeux et me fit un sourire pour ensuite refermer ses yeux aussitôt. J’avais envie de lui dire merci pour tout ce qu’elle avait fait pour moi.

            - « Tu te rappelles maman quand tu avais tout fait pour m’aider à garder mon nouvel emploi à Montréal ? Tu avais pris en charge les enfants pendant les six premiers mois que j’ai dû voyager en train. Tu les aidais à faire leur devoir, tu faisais les soupers et le lavage pour moi. C’est grâce à ton aide que j’ai pu passer à travers ces mois-là. »

            Elle gardait les yeux fermés et elle souriait toujours. Elle acquiesçait d’un signe de la tête.

            - « C’est vrai. C’est bien de se rappeler de ça. » dit-elle.

            - « Tu te rappelles maman, comment tu confectionnais tous nos vêtements ? Comment tu as toujours vu à ce qu’on ait un bon repas à manger, des vêtements propres et une maison confortable ? Tout ça pour 10 enfants en plus ! » Elle souriait encore.

            - « Oui, c’est vrai. » en convena-t-elle.

            - « Tu te souviens des Noëls ? Comme tu faisais de la bonne bouffe ! On a toujours eu un beau Noël, hein maman ? »

            - « Je dirais que oui. » Il y eut un moment de silence, ensuite, elle ajouta : « Elle est belle la vie.»

            - « Oui maman, elle est belle la vie ! »

            Il n’y avait plus de pleurs, il n’y avait plus de chagrin, il n’y avait plus de mauvais souvenirs de mon enfance mais que de beaux souvenirs. Ils me revenaient encore maintenant comme au décès de mon père : un beau dimanche d’été, un gâteau de fête, un mariage, un match de « ping pong », le ski nautique au chalet, les baignades dans l’Outaouais, les randonnés en montagnes, les visites de grand-mère à la maison, les visites chez grand-mère, les parties de cartes, les fous rires avec mes petits frères, les espiègleries envers notre grande sœur, le feu qui ronronnait dans le foyer par les journée froide d’hiver, les repas traditionnels de Noël, Pâques, l’Action de grâce et tellement d’autres encore. Soudainement me vint l’idée que j’avais demandé pardon à Papa mais non à Maman.

            - « Maman, je veux te demander pardon. »

            Elle ouvrit les yeux et me regarda avec une question dans son regard.

            - « Je trouve que je ne suis pas assez allée vous visiter toi et Papa. »

            - « Ah ! Anne, tu nous as tellement aimés ! »

            Je ne m’attendais pas à cette réponse-là. Elle insista :

            - « Tu nous as tellement aimés ! »

            Elle me donna le courage de continuer :

            - « Je veux te demander pardon car il me semble que je ne t’ai pas assez aidée quand j’étais jeune à faire le ménage de la maison. » Et je lui ai exprimé encore tout ce que j’avais sur le coeur. Elle garda les yeux fermés. Il y eut encore un moment de silence. Soudainement, elle dit :

            - « Ça me fait du bien ce que tu me dis aujourd’hui. »

            Je craignais qu’elle cherche à m’excuser mais elle ne le fit pas. C’est ce que je voulais. Je désirais que nous soyons vraies. Est-ce que c’était la première fois que nous l’étions l’une envers l’autre ?

            Elle répéta à nouveau : « Elle est belle la vie. »

            - « Oui maman, tu as raison, la vie est belle. »

            Ma main était complètement engourdie par le tremblement de nos deux mains à l’unisson. L’engourdissement se faisait ressentir jusqu’au coude. Nous étions soudées par la main depuis combien de temps ? 20 minutes, 30 minutes ? Je ne le savais pas. Le temps n’existait plus.

            - « Maman, je t’aime. »

            Elle ouvrit les yeux, me regarda à nouveau, me fit un grand sourire et me dit :

            - « Moi aussi, je t’aime. »

            Sa main ne tremblait plus. Certainement elle se remettrait à trembler dans 30 secondes ou une minute, pensais-je. Mais au bout d’une dizaine de minutes, devant partir, je lâchai une main… qui ne s’était toujours pas remise à trembler… 

Anne Québec

            En conduisant sur le chemin du retour, je réfléchissais à ce qui venait de se produire. Est-ce que pardonner, aimer… être pardonné, être aimé… peut faire des miracles ? Je ne sais pas dans quelle mesure, mais je sais pour le vivre que l’amour est puissant, patient, joyeux, paisible, compatissant, miséricordieux… et qu’il est éternel*  ! Alléluia !

 

 

 Anne Nicole (Québec – Canada) - Mai 2011

 

Témoignage exclusif pour L’Echo des Chrétiens (http://lechodeschretiens.over-blog.com)

Ne pas reproduire sans autorisation – Utiliser la version intégrale – Notifier la source

  *1 Corinthiens 13 :8 

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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 16:20

Comment une petite fille hantée par l’idée de ne pas avoir

été désirée par ses parents, grandit et vit toute sa jeunesse

dans une forme de dépression chronique.

Grâce à Dieu elle va retrouver la joie de vivre et d’aimer.

  Un témoignage qui donne espoir aux personnes ayant souffert de conflits parentaux
qui ont engendré des blessures émotionnelles profondes.
  

Anne, la petite Québécoise, raconte.

Lire la partie I

Lire la partie II

Lire la partie IV Lire la partie III

 

- PARTIE V -

Afin de garder l’anonymat, tous les noms ainsi que certaines villes dans ce présent document ont été changés. Pour contacter l’auteur, écrire à la rédaction l’Echo des Chrétiens.

 

Mon retour chez mes parents

             À mon retour, je voulais raconter à ma famille la belle découverte que j’avais faite, mais on l’accepta mal. J’avais changé de religion, me disait-on. J’avais changé de religion ? Je n’étais même pas au courant ! Je leur ai expliqué que Jésus était sans religion. Je ne savais pas comment expliquer que ce n’était pas une affaire de religion.

Mon père me dit :

            - « Je savais que tu avais changé de religion quand tu m’as parlé d’une église où toutes les dénominations se rencontraient. »

            J’en arrivai donc à croire que j’avais changé de religion. Et il se passa plusieurs années avant que je fus capable d’expliquer clairement que Jésus n’est pas une religion mais une personne vivante qui désire nous donner une nouvelle vie remplie d’amour, de joie et de paix. En ce qui concerne les religions et les nombreuses dénominations chrétiennes, elles se réchauffent toutes au même feu divin dans ce monde parfois si froid : Jésus-Christ de Nazareth.

 

Remise en question et réflexions sur moi-même

            Plusieurs années plus tard, suite à des situations qui m’avaient épuisées physiquement et émotionnellement, je vécus une véritable remise en question. Le soir venu, je devenais noire c’est-à-dire que j’avais des pensées noires et cette noirceur s’était accentuée depuis un certain temps. J’ai donc tout remis en question : ma foi, mes croyances, mes valeurs, mon passé, mon présent et même mon avenir.

            Un jour que j’étais seule à la maison, je me suis assise sur le sofa et j’ai regardé dehors en ouvrant mon coeur à Dieu : « Mon Dieu, il y a quelque chose qui cloche en moi. Jésus dit qu’il est venu apporté la vie, la vie en abondance mais moi je n’aime pas la vie. Je trouve que la vie est difficile. Parfois, j’aurais préféré ne pas naître. Ce n’est pas normal ça. Il y a certainement quelque chose que je ne comprends pas. Je vais être franche : je n’aime pas vivre. Pourtant, j’aimerais aimer la vie. J’irais jusqu’à dire que j’aimerais aimer, aimer vivre ! Dieu, je ne te demande pas de faire quelque chose mais pour moi c’était important que je te le dise. »

            Je devais apprendre une très bonne leçon, celle de comprendre à fond le verset : « Aime ton prochain comme toi-même » Je n’avais jamais accroché sur la partie « comme toi-même. » Pourquoi est-ce que je ne l’avais jamais saisie après toutes ces années à me dire chrétienne ? Un jour, je parlais avec une femme de mon passé (quelque chose que je ne faisais pas habituellement) et elle me dit avec assurance : « Donc tu n’as jamais compris : aime ton prochain comme toi-même ? »

            - « Je ne comprends pas pourquoi vous me dites ça. » lui ai-je dit.

            - « Tu as toujours renoncé à toi-même au point de te rendre invisible. Aurais-tu accepté que quelqu’un se rende invisible pour toi ? » J’étais stupéfaite. Bien sûr que je n’aurais jamais voulu que quelqu’un se rende invisible pour moi. Toutes ces années à croire que si je m’effaçais, mes parents, mes frères et mes sœurs seraient enfin heureux ! J’avais passé des années à me rendre invisible parce que j’avais toujours cru que c’était une erreur que je fus née.

            La dame continua : « Comment alors peux-tu aimer ton prochain si tu ne sais même pas t’aimer toi-même ? Tu n’auras jamais le discernement nécessaire pour accepter ou refuser selon les circonstances parce que tu crois qu’aimer, c’est aller jusqu’à te détruire. »

            Ouf ! Ces paroles m’avaient tellement ébranlée que je n’avais pas cessé d’y penser pendant des jours ! Finalement, j’ai commencé à faire l’exercice intérieur dans toutes les circonstances de ma vie : « Est-ce que je voudrais que quelqu’un vive ce que je vis en ce moment ? » Cela changea toute ma façon de penser et d’agir. Je commençais à changer. Certaines personnes autour de moi n’appréciaient pas mon changement. Bien que c’était difficile au début d’accepter que je pouvais être rejetée, aujourd’hui j’aime mieux cette perte qu’être dans l’erreur au sujet d’aimer son prochain comme soi-même !

            Sans que je sache à quel moment c’est arrivé, les pensées noires ont totalement disparu de ma vie sans laisser de trace ! Jésus amène les enfants de Dieu sur le chemin de la foi. Ce chemin est une formation par l’école de la vie. Suite à cette formation à ma juste mesure, je sentais que je devais parler à mon père et l’occasion se présenta d’une façon tout à fait inattendue.

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Réconciliée avec mon père 

            Mon père tomba malade d’une maladie dont les médecins ne connaissaient pas les causes  : l’insuffisance pulmonaire. Mon père, un homme si fort, si actif, était maintenant réduit à la sédentarisation. Le médecin spécialiste en la matière lui avait recommandé de mettre ses affaires en ordre et d’aviser sa famille qu’il lui restait environ un an à vivre. Quel choc ! J’en profitai pour lui rendre visite le plus possible. Je décidai de m’intéresser à lui. Je ne connaissais presque rien de son enfance, des ses parents et de sa vie de jeune adulte. Je voulais savoir. Je voulais connaître. Et c’est ainsi que je découvris un homme qui avait connu la joie et la paix dans son enfance. Fils de fermiers, il me confia que les moments qu’il avait connus dans sa jeunesse tel être couché dans un champ de blé lui  manquaient.

            - « Cette liberté que je connaissais, ça me manque. Je souffre de ne plus jamais revivre les sentiments que j’éprouvais dans ma jeunesse après une belle journée de travaux aux champs. »

            Il me disait aussi comment les gens avaient changé. L’entraide entre voisins n’existait plus. J’appris que jeune garçon, il avait été un grand amateur d’oiseaux et qu’à mains nues, il parvenait à les attraper ! J’appris qu’il avait grandi entouré des ses oncles, ses tantes, ses cousins et ses cousines. Ceux-ci habitaient les fermes avoisinantes ainsi que le village situé à proximité. Mon père devint professeur de menuiserie. Il était très adroit et perfectionniste arrivant à créer de belles œuvres avec des morceaux de bois encore à l’état brut. Finalement, le médecin se trompa et mon père vécu trois ans au lieu d’un an comme on lui avait prédit.

            Pendant ses trois dernières années de vie, pressés par le temps, mon père et moi avons beaucoup parlé et échangé. Il arrivait que, parfois ce soit moi qui l’encourageais, parfois c’est lui qui m’encourageait selon les épreuves du moment. À ma très grande surprise, il me confia un jour savoir pourquoi il était malade :

            - « Je sais que Dieu m’a donné cette maladie parce que j’ai le cœur dur. Je lui ai donc demandé de me laisser mourir sanctifié au maximum. »

            Alors s’ouvrit une porte toute grande pour nous et nous l’avons franchie. Je lui exprimai mes peines du passé. Il m’exprima tout son regret. De mon côté, je savais que je lui avais aussi fait de la peine par des choix stupides de jeunesse et je lui demandai pardon. Nous avons longuement parlé. J’ai vu un homme bien mal compris. J’ai vu une souffrance silencieuse que sa fierté d’homme fort ne lui permettait pas d’étaler au grand jour. Enfin, il n’excusa pas son comportement destructeur et me demanda simplement pardon. Comment ne pas être touchée ? Comment ne pas admirer ce courage de me demander pardon sans avoir à se justifier. 

            - « Pardonne-moi. »

             C’est tout. Pas de « c’est parce que… ou je te demande pardon mais… » Non. « Pardonne-moi. » Ces simples mots ont une puissance qu’aucune armée de terre ou de mer ne pourra jamais égaler. C’est ainsi que j’appris toute la puissance du pardon, un pardon fait en toute simplicité de cœur avec sincérité. Non pas ce pardon exprimé rapidement pour se défaire d’un embarras encadré d’une dorure d’orgueil. Je parle du pardon authentique. Celui qui bouge des montagnes, des montagnes de peines et de douleur. Comment tant d’années de peines, de douleurs et de chagrins peuvent-elles être complètement détruites par deux simples mots venant d’un cœur sincère ? Quelle puissance, quelle force ! Sachant que je lisais la bible et que j’aimais Jésus, mon père osa me raconter que lors de son passage à l’université dans sa jeunesse, il avait rencontré des chrétiens. Il n’avait jamais oublié ce qu’on lui avait dit. Maintenant parvenu au seuil de la mort, il me demanda si ce que lui avaient dit ces jeunes gens était effectivement dans la Bible. Je lui confirmai que oui. Ce que ces jeunes gens lui avaient dit était scripturaire. C’est ainsi qu’il réfléchit à tout ce que nous avions discuté pendant les semaines et les mois qui suivirent.

            L’inévitable devait se produire. A l’automne 2007 mon père, suite à une chute, fut admis d’urgence à l’hôpital général de Montpellier en Ontario. Cet hôpital se trouvait à 1 ou 2 kilomètres de la maison paternelle où j’avais grandi. Mon mari et moi avions pris l’habitude de rendre visite à mes parents tous les vendredis soirs. Cependant, lorsque mon père s’est retrouvé à l’hôpital, nos visites devinrent plus fréquentes. Lors d’une d’entre elles, je n’oublierai jamais la scène qui se présenta à nos yeux. Mon père était couché sur une civière dans l’unité d’urgence dans un espace restreint derrière un rideau que quelqu’un avait tiré mais non complètement. Ils le gardaient sous observation, nous avait-on dit. Nous nous sommes approchés de lui mais il avait les yeux fermés. Je pensais qu’il dormait mais j’ai vu qu’il pleurait. Sentant notre présence, il ouvrit les yeux pour nous apercevoir. Il tenta de nous saluer mais il était mal à l’aise qu’on le voit ainsi. Nous ne savions que faire.

            - « Je suis un peu gêné que tu me vois comme ça… dit mon père à mon mari. J’aurais préféré que tu ne me vois pas comme ça, c’est pas ben beau de voir un homme pleurer… »

            C’est étrange, mais je me sentis soudainement comme si mon père et mon mari étaient seuls entre hommes et que je n’étais qu’une spectatrice de la scène qui se déroulait devant moi. C’est alors que mon mari a dit les mots qui surent réconforter mon père et lui apporter un soulagement instantané : 

            - « Vous savez, c’est quand les choses sont aux pires que l’homme est à son meilleur. C’est ce que je vois en ce moment, un homme à son meilleur. »

            Les yeux de mon père s’illuminèrent à travers ses larmes comme je ne les avais jamais vus auparavant. Avec un élan d’encouragement, il échangea encore un instant avec mon mari toujours sans que je fasse partie de cet échange. Je suis heureuse que j’aie su me taire à ce moment précis sans quoi j’aurais probablement empêché mon père d’exprimer ce qui suivit. Soulevant légèrement sa tête de l’oreiller pour mieux se faire comprendre, il nous demanda si nous savions pourquoi il pleurait.

            - « Non », avons-nous répondu en faisant signe de la tête.

            - « Je voudrais tellement dire quelque chose à mes enfants… »

            Il avoua alors comment il constatait avec regret les échecs de sa vie et qu’il était trop tard maintenant. Il continua de pleurer et nous gardions le silence. En vérité, nous ne savions plus quoi dire. Sans pouvoir souffler un mot, nous regardions les couvertures bleues et blanches qui recouvraient ses jambes et une partie de son corps affaiblit par la maladie. Il poursuivit :

            - « J’aimerais leur dire qu’ils ne doivent pas attendre d’être malade pour être réconcilié avec Dieu parce que, quand on est malade, on n’est plus capable de prier. »

            C’est alors que me vint l’idée que peut-être il voulait que je transmette son message.

            - « Veux-tu que je leur dise, papa ? »

            - « Oui. »

            - « Je leur dirai si tu veux. » Il fit un faible signe de la tête.

            - « Aurais-tu aimé que nous priions aussi pour toi ? »

            - « Oui » dit-il encore une fois. Le moment était critique. Nous avons prié Jésus. Nous lui avons demandé pardon pour nos péchés. Bref, nous avons prié en conséquence pour que mon père soit en règle avec Dieu. Une fois terminé, mon père ouvrit ses yeux remplis de larmes, leva sa tête en déployant beaucoup d’effort, regarda mon mari et moi-même et dit : « Je suis comme vous maintenant. » Ensuite il reposa lentement sa tête sur l’oreiller et ferma les yeux paisiblement. Après lui avoir dit au revoir, nous l’avons quitté pour retourner chez nous dans les Laurentides à plusieurs kilomètres de là. 

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            Mon père s’est éteint le 20 novembre 2007 entouré de son épouse et de ses enfants. Suite à son décès, l’infirmière qui s’était si bien occupé de lui nous offrit ses condoléances de façon toute particulière en ce jour de deuil :

            - « Je n’ai jamais vu un décès où il y a eu autant d’amour et de respect et ça fait 15 ans que je pratique mon métier ! »

 

Suite et fin témoignage partie VI

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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 15:43

Comment une petite fille hantée par l’idée de ne pas avoir

été désirée par ses parents, grandit et vit toute sa jeunesse

dans une forme de dépression chronique.

Grâce à Dieu elle va retrouver la joie de vivre et d’aimer.

  Un témoignage qui donne espoir aux personnes ayant souffert de conflits parentaux
qui ont engendré des blessures émotionnelles profondes.
  

Anne, la petite Québécoise, raconte.

Lire la partie I

Lire la partie II

Lire la partie III 

- PARTIE IV -

Afin de garder l’anonymat, tous les noms ainsi que certaines villes dans ce présent document ont été changés. Pour contacter l’auteur, écrire à la rédaction l’Echo des Chrétiens.

 

Je découvre les sandwiches australiens

            J’appris rapidement que les Australiens mangeaient des sandwichs au « roast beef », au porc, au spaghetti ou encore aux betteraves. Je trouvais leurs goûts originaux. Je goûtais à leurs sandwichs et celui qui gagna ma faveur était le « vege sandwich » : légumes, fromage râpé sur pain aux grains. Il y avait de la laitue, des tomates, des carottes et des betteraves râpées. Ce fut mon repas tous les midis à partir de sa découverte.

Ruth était une enseignante patiente et joyeuse. Elle était toujours pleine d’énergie, d’entrain et de conversation. Je m’attachais à cette personne qui semblait si heureuse. Elle s’intéressait à moi. J’étais accueillie avec un franc sourire et un joyeux « Good morning ! » à tous les matins dès mon arrivée.

            Un jour elle me demanda quelle était ma religion. Je lui ai dit que j’étais catholique. Sans que je le lui demande, elle me dit joyeusement à son tour qu’elle était chrétienne. Je ne savais pas vraiment ce que cela voulait dire. Je me suis dit que c’était certainement une autre dénomination car j’avais appris qu’au fil des années, les protestants avaient eu beaucoup de différents au sujet de la religion et par conséquent, il y avait maintenant plusieurs dénominations chez les populations anglophones. 

Incident en mer

            Un dimanche, je me suis rendue à la plage pour prendre un bain de soleil et me baigner. C’était une journée magnifique et je prenais mon temps. Je me suis assise sur ma serviette de plage que je venais d’installer dans un endroit un peu à l’écart des foules pour regarder autour de moi. Puis je me suis étendue, mais le soleil étant très chaud, en très peu de temps, j’avais envie de me rafraîchir. L’eau était invitante. Je me suis donc dirigée vers la mer que je passais des heures à regarder tellement je la trouvais belle. Le sable de la plage était doré. La mer était azur. En un instant, j’étais dans l’eau. Je m’étais éloignée un peu des gens qui se baignaient. Je voulais être seule. Tout à coup, un courant marin se fit sentir à mes pieds. Je ne connaissais pas les courants marins et j’étais ignorante au fait qu’ils étaient très puissants. Étant assez sportive, je n’étais pas inquiète croyant pouvoir très bien m’en sortir même si le courant me tirait vers le large. J’intensifiais mes efforts pour m’en sortir mais en vain. Le courant marin me tirait de plus en plus au large. J’augmentais mes efforts pour m’en sortir jusqu’à ce que je me rende compte que je perdais le combat contre la mer. La peur se faisait de plus en plus sentir en moi car je comprenais que j’avais besoin qu’on vienne à mon secours. L’endroit que j’avais choisi pour me baigner n’avait pas de maître nageur. Je vis non loin de moi un surfer sur sa planche.

            - « Help me ! » lui ai-je crié.

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            Il est venu à moi sur sa planche. Il essaya de me sortir de l’eau mais il en était incapable tellement le courant marin me tirait vers le fond de la mer. Il appela un autre surfer à l’aide et celui-ci aussi arriva sur sa planche. Tous les deux tentèrent de me secourir mais avec grande difficulté. Ils ont décidé de me tirer vers le bord de la mer avec toutes leurs forces. Arrivés tous les trois sur la plage, une foule était déjà là à regarder le spectacle qui s’offrait à eux. J’étais complètement épuisée. Je n’avais jamais connu un tel épuisement de ma vie. Je n’ai même pas regardé les deux surfers tellement je ne me sentais faible. Je les ai remercié en essayant de trouver du regard mes effets personnels sur la plage. Tout ce que je voulais était d’aller me coucher tellement je n’avais plus de force. Ces deux hommes m’ont sauvé la vie et je n’ai même pas pu les regarder dans les yeux pour les remercier tellement ma fatigue était grande et que j’avais eu peur de mourir. Il me semblait que la mort avait tenu mes chevilles avec une force surhumaine seulement quelques instants auparavant. Elle avait presque gagné la bataille. Je le savais. Sans aide, j’étais finie. Sans l’aide de ces deux jeunes hommes, ma vie se serait éteinte ce jour même.

            Je revins tant bien que mal à l’appartement où j’habitais avec ma sœur. L’appartement était vide puisqu’elle et son conjoint étaient partis pour la fin de semaine. Toute énergie avait quitté mon corps et je pus à peine me traîner jusque dans mon lit. J’ai dormi et dormi. Le lendemain matin c’était lundi. Je devais me rendre au travail. J’avais réussi à reprendre mes forces mais j’étais ébranlée. Depuis l’événement, je ne cessais de me demander : « Si j’étais morte, où serais-je allée ? » L’idée me hantait encore lorsque j’arrivai au travail. Ruth, comme d’habitude, était toute joyeuse et pleine d’énergie. Je n’avais pas le cœur à la tâche. Je ne lui ai rien dit de mon aventure de la journée précédente et nous avons travaillé côte à côte toute la journée comme nous faisions à tous les jours.

            À la fin de la journée de travail, nous étions seules toutes les deux à laver la vaisselle lorsque soudainement je me suis mise à pleurer. Elle s’étonna de mes pleurs et arrêta ce qu’elle faisait. Moi-même j’étais surprise de ma propre réaction comme si je ne pouvais plus retenir les émotions reliées à l’événement du jour précédent.

            - « Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi pleures-tu ? » me demanda-t-elle.

            - « Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’impression que Dieu ne m’aime pas. » lui ai-je répondu. Ces paroles sont sorties de ma bouche sans que j’aie pu réfléchir à quoi que ce soit. Ruth mis son bras autour de moi et tenta de me consoler.

            - « Mais non, voyons, Dieu t’aime. Écoute, mon mari est un pasteur. Il pourra t’aider. Pourquoi ne viens-tu pas souper chez nous demain soir ? »

            - « Ok ! » ai-je articulé en essayant de calmer mes pleurs.

            Ruth me donna son adresse. Sa maison se trouvait tout près d’où j’habitais. C’est ce que j’ai fait. Je me suis rendue chez Ruth et John pour le souper du lendemain soir. Ils m’ont accueillie chaleureusement. Ils avaient deux enfants, un garçon de seize ans et une fille de 8 ans. Nous avons soupé tous ensemble et ils m’ont fait sentir comme si je faisais partie de la famille. Après souper nous sommes passés au salon. Les enfants étaient dans leur chambre à faire leur devoir. John me dit que Ruth lui avait fait part de notre conversation du jour précédent.

            - « Je peux te dire que Dieu t’aime. Je peux même t’assurer que Dieu t’aime.  D’ailleurs voici ce que la Bible dit. » Et il me lu un passage de la Bible.

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Je comprends enfin la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ !

            Je lui ai demandé de me l’expliquer dans ses propres mots. Reprenant ce qu’il venait de m’affirmer avec conviction, il m’expliqua que Dieu aimait tellement les humains qu’il avait envoyé son Fils Jésus nous parler de lui. En résumé voici ce qu’il me dit :

- « Non seulement Jésus était-il venu nous parler de Dieu mais étant donné que nous avons tous commis des péchés que nous ne pouvons pas réparer, il est venu les payer à notre place. Puisque nous ne pouvons pas rembourser la dette du mal que nous avons fait, si on peut l’expliquer de cette façon, eh bien Jésus, lui qui n’a jamais fait le mal, s’est chargé de toutes nos dettes. Il les a payées. Il est mort à notre place. Il a pris la punition qui devait être la nôtre sur lui-même. Si nous lui demandons pardon pour nos offenses, il nous les pardonne et nous sommes maintenant en règle avec Dieu. »

            Wow, je ne savais pas tout cela. Mais c’est merveilleux et tellement simple !

            - « Je n’ai pas à faire d’autre chose à part lui demander pardon pour être pardonnée de tout le mal que j’ai fait ? » lui ai-je demandé étonnée au plus haut point.

            - « Non, tu n’as pas à faire autre chose. Tu dois seulement être sincère. »

            - « Oh ! oui, je veux lui demander pardon. Jésus, s’il te plaît, pardonne mes fautes ! » ai-je dit avec ardeur devant Ruth et John. John me proposa de faire une prière que je pourrais répéter. J’acceptai avec empressement.

            - « Jésus, veux-tu pardonner mes péchés et me faire naître à une vie nouvelle en toi ? Viens dans ma vie et conduis-moi. Aide-moi. Merci de me permettre d’être réconciliée avec Dieu par ta mort et ta résurrection. Amen. »

            Par la suite, ils ont mis leurs mains sur mes épaules et ils ont prié pour moi. Je me rappelle très bien de mon retour à l’appartement. C’est comme si je marchais sur des nuages. J’avais l’impression que mes pas étaient légers et que mon cœur chantait. Il n’y avait plus de doute en moi, j’étais aimée de Dieu et Jésus était avec moi. J’étais née à une vie nouvelle. Je me sentais différente. Une joie énorme et une paix se faisaient sentir en moi. Je voulais exploser et faire savoir à tout le monde ce qui venait de se produire et ce que je venais de découvrir. Je voulais dire haut et fort que ce n’était pas plus compliqué que cela ! Pas de pénitences sans fin ! Seulement une demande de pardon à Jésus !

            Ruth me proposa d’aller à l’église avec eux et j’acceptai. Une fois assise à l’église avec Ruth à mes côtés, je me suis mise à pleurer. Chaque fois que le pasteur parlait, je pleurais. Je pleurais tout le long de son message. Je n’ai rien compris. J’étais seulement très gênée de mon comportement. Finalement, je me suis penchée vers Ruth et je lui ai demandé :

            - « Pourquoi est-ce que je pleure comme ça sans cesse ? »

            - « Tu vis une guérison. Ne t’inquiète pas. »  

Je suis délivrée d’une force ténébreuse et oppressante qui m’habitait depuis longtemps

            Et une guérison à tous niveaux ! Quelques jours plus tard, Ruth m’invita à une réunion spéciale qui se déroulait un samedi soir. Je ne comprenais pas vraiment le pourquoi de cette réunion mais tout ce que je voulais était d’apprendre davantage sur Jésus et sur cette nouvelle vie qu’il donne. Lorsque je suis arrivée, j’ai rencontré Linda qui était âgée de 21 ans. Nous étions presque du même âge. Je me suis liée d’amitié avec elle immédiatement. Nous nous sommes assises ensemble à la même table et nous avons pris un repas ensemble. Tous les invités apportaient un plat pour ensuite faire une belle table remplit de mets différents. C’était vraiment agréable. Encore une fois, la gentillesse des gens me touchait particulièrement. Ils sont gentils ces Australiens ! Une fois le ventre de chacun bien rempli, un couple s’est avancé en avant de la salle. Ils parlaient de Jésus et comment il pouvait guérir les cœurs, les âmes et les maladies. Ils invitèrent ceux qui désiraient prier Jésus avec eux de s’avancer. J’avais vraiment envie d’avancer mais j’étais trop timide. Quand la soirée fut terminée, j’étais triste de ne pas m’être avancée. J’aurais dû, pensais-je. Pourquoi je ne l’ai pas fait ? Je suis donc allée voir la dame qui avait parlé avec son mari et je lui ai dit que je regrettais ne pas m’être avancée quand l’invitation avait été lancée. Était-il trop tard pour demander à Jésus qu’il me guérisse de tout ce qui m’avait blessée au fil des années ? Bien sûr que non, me rassura-t-elle. Se tournant vers Ruth, elle lui demanda de venir prier avec elle pour moi. Les deux femmes s’assirent de chaque côté de moi et mirent chacune une main sur mes épaules. La dame se mit à prier à haute voix tandis que Ruth priait à voix basse. C’est à ce moment que quelque chose d’inexplicable s’est produite. Je pourrais décrire cette expérience comme étant une force ténébreuse qui est sortie de moi. Je l’ai sentie et les deux dames qui priaient pour moi en ont été témoins. Mes mains étaient engourdies, des larmes coulaient de mes yeux et un cri est sorti de ma bouche. Je n’ai jamais vécu une délivrance aussi extraordinaire. Les jours suivants, je ne me reconnaissais pas. Je n’avais plus de pression sur la tête qui m’écrasait. Je n’avais plus de détresse intérieure. J’étais comme une nouvelle personne remplie d’une grande paix intérieure. Je ne sais pas si c’était visible aux personnes de mon entourage mais de mon côté, je le vivais très certainement. Je me suis promise que jamais je n’oublierais le contraste entre l’avant et l’après de cette soirée de délivrance. Je savais que les liens du monde occulte dans lequel j’avais plongé pendant mon adolescence étaient maintenant coupés. Je voulais partager le pardon, la délivrance et la guérison qui existait en Jésus. Et si ma famille connaissait ce magnifique message ? Nous serions une famille heureuse.  0706030832__croix.jpg

Je suis baptisée du Saint-Esprit par l’imposition des mains d’une amie chrétienne

            Suite à cette soirée, une belle amitié s’est développée avec Linda. Elle m’invita chez elle à souper et nous nous sommes beaucoup entretenues au sujet de Jésus. Dans la soirée, elle me parla du baptême du Saint-Esprit. Linda voulut m’imposer les mains pendant cette soirée chez elle. Je demeurais intriguée à ce sujet et j’acceptai qu’elle le fasse sans savoir ce que cela impliquait. Elle m’imposa les mains et je fus baptisée du Saint-Esprit. Je le reçus sans même m’en rende compte tellement ce fut doux. Ma bouche s’est mise à parler une langue que je ne connaissais pas et Linda en fut remplie de joie. Elle s’exclama :

            - « Tu parles en langues ! »  - voir les différents passages dans les Actes des Apôtres, Nouveau Testament sur le sujet -

Je parlais en langues ? Eh oui, m’expliqua-t-elle et c’est ainsi que je fus initiée aux dons majestueux du Saint-Esprit. Linda prit le temps nécessaire pour m’expliquer la générosité magnifique de Dieu et la puissance disponible à ceux qui le respectent à la lumière des Saintes Écritures. J’arrivais à peine à croire qu’une telle puissance existe et qu’elle soit donnée aux amis de Jésus. Mes pensées en étaient toutes bouleversées et ma surprise allait en grandissant, mais quel soutien, quel amour, quel don magnifique de la part de Dieu ! Avec le don des langues, Dieu mit en mon cœur un vif désir pour la prière ainsi qu’un amour pour le jeûne. Petit à petit, ma vie de prière se développera d’une façon insoupçonnée jusqu’alors.

            Ruth me parla d’une communauté qu’elle et sa famille aimaient beaucoup visiter et qui était composée de gens de toutes les dénominations. Ils se rencontraient le dimanche soir pour chanter et adorer le Seigneur. Elle m’expliqua qu’il y avait beaucoup de jeunes adultes qui se rendaient à cette église.

            - « Des jeunes qui croit en Dieu ? Il y en a beaucoup ? » lui ai-je demandé toute étonnée.

            - « Oh  ! oui, il y en a beaucoup  ! » m’a-t-elle répondu. 

            J’aurais vivement souhaité m’y rendre, mais mon visa arrivait à échéance. Je devais rentrer au Canada. Mon voyage avait duré 7 mois en tout.

Suite témoignage partie V  

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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 15:19

Comment une petite fille hantée par l’idée de ne pas avoir

été désirée par ses parents, grandit et vit toute sa jeunesse

dans une forme de dépression chronique.

Grâce à Dieu elle va retrouver la joie de vivre et d’aimer.

  Un témoignage qui donne espoir aux personnes ayant souffert de conflits parentaux
qui ont engendré des blessures émotionnelles profondes.
  

Anne, la petite Québécoise, raconte.

Lire la partie I

Lire la partie II

- PARTIE III -

Afin de garder l’anonymat, tous les noms ainsi que certaines villes dans ce présent document ont été changés. Pour contacter l’auteur, écrire à la rédaction l’Echo des Chrétiens.

 

Occultisme

             À peu près à cette époque, j’ai trouvé des livres occultes au sous-sol de notre maison qui dataient des années 1960. Je me suis mise à les lire et j’ai embarqué dans ce monde à pieds joints. J’ai appris au sujet de l’astrologie, la cartomancie, la numérologie et la lecture des lignes de la main. Je trouvais tout cela très fascinant. J’ai aussi joué à la « ouija ». Je me suis mise à entrer en contact avec les morts et je me suis rendue trop loin. J’ai commencé à avoir des contacts physiques avec ce monde ténébreux. Je n’irai pas dans les détails de ce qui s’est produit mais j’ai paniqué. Je savais intérieurement que j’avais franchi une ligne que je ne devais pas franchir et je ne savais pas comment m’en sortir. Je gardais tout cela secret et je désirais m’en sortir d’une façon ou d’une autre. Mais comment ? Cette question m’a suivie pendant plusieurs années.

 

De trop courts instants de bonheur

            L’été suivant, ma sœur aînée me demanda si j’étais intéressée à m’occuper de son petit garçon de 20 mois car sa nounou prenait des vacances. Bien sûr que j’étais intéressée. C’est alors que je me suis retrouvée à Montréal pour m’occuper de mon neveu. En habitant dans sa belle maison de Westmount, j’ai découvert un nouveau monde. Un monde où la tension et la tristesse n’y étaient pas. J’étais étonnée. Je me rendais avec mon neveu au parc de Westmount qui est très bien aménagé.

1103090650__mar090311a.jpgJ’aimais m’y rendre et voir les gens assis tranquillement à lire un livre ou un journal ou encore voir certaines personnes nourrir les pigeons. Un homme en particulier retenait mon attention. Il nourrissait les pigeons assis seul sur un banc. Les pigeons venaient même se percher sur lui. Il portait un grand manteau de printemps qui lui allait jusqu’au mollet. Ce manteau bleu marin était couvert d’excréments d’oiseux de couleur blanche ! Je le trouvais plutôt étrange mais il semblait un homme doux. C’est à cet endroit que j’ai eu mes premiers contacts avec des gens de différentes ethnies. Je les observais de loin. Ils marchaient fièrement vêtus d’habits si différents de ce que je connaissais. J’aimais faire les achats au marché Atwater. Ma sœur m’y emmenait et je m’y baladais avec elle comme si j’appartenais à ce monde. La fin de semaine, la famille partait pour le chalet situé au lac Brome. C’était un très bel endroit. J’aimais être dehors et en profiter : baignade, marche et autres activités extérieures. Mon beau-frère me montra comment jouer à un certain jeu de société. J’ai soudainement compris qu’on pouvait vivre paisiblement et même avec de la joie. Je nageais en plein bonheur. 

             Au bout de quelques semaines, la nounou de mon neveu est revenue de vacances. Je suis donc retournée chez mes parents mais je m’ennuyais de mon neveu et de ma nièce. Ma nièce était plus âgée que son petit frère mais trop jeune pour qu’elle s’en occupe toute la journée. Nous nous étions bien amusées ensemble en jouant avec mon neveu que nous aimions tant. Deux semaines plus tard, la nounou est retournée en vacances pour quelques temps et ma sœur m’a demandé à nouveau de prendre soin de son fils. J’étais empressée de l’accommoder mais mon père avait décidé que je n’y retournerais pas.

 

 Mon intention de quitter la maison

             La nuit qui précéda mon départ, mon père se mit à boire et à boire encore. Ensuite, il s’est mis à être violent. Il s’en est pris à ma mère en lui infligeant de la violence physique et en lui disant qu’il était fâché que je retourne chez ma sœur. Exceptionnellement, je n’entendis plus rien et je m’endormis comme un bébé. Le lendemain matin, alors que je préparais ma valise pour me rendre chez ma sœur par autobus voyageur, ma mère est venue tranquillement me voir pour me dire que mon père me donnait un ultimatum  : si je partais pour Montréal, il ne voulait plus que je revienne. Je pouvais rester à la maison seulement si je renonçais à aller à Montréal. Surprise n’est pas le bon mot pour décrire mon état à ce moment précis. J’étais scandalisée ! Il est encore mécontent, pensais-je. Je sentais une colère monter en moi.

            - « Très bien. Je ne reviendrai plus ! »

            Ma mère me conseilla de rester.

            - « Tu ne peux pas faire ça. Voyons donc, reste ! Ne t’en va pas ! »

            - « Ma décision est prise. Je pars. C’est tout. »

            J’ignorais les conséquences de mon acte et j’en étais consciente. Cependant, j’étais certaine que je finirais par me débrouiller. Ma mère accepta mon choix et monta en silence les marches jusqu’au deuxième étage pour aller aviser mon père. J’ai immédiatement appelé au terminus Voyageur pour savoir à quelle heure était le départ du jour pour Montréal. Mon père est descendu et s’est précipité vers moi pour me faire savoir qu’il ne voulait plus de moi.

            - « Si tu pars, tu ne reviens pas », me dit-il en criant.

            - « Oui, je sais. »

            Mon frère et ma sœur vinrent me voir en privé pour me demander si j’avais entendu la violence de la nuit précédente. À ma grande surprise, j’ai réalisé que je n’avais rien entendu pendant la nuit. Mon frère et ma sœur me regardèrent comme si j’étais la coupable de ce qui s’était produit. C’est bien ce que je ressentais : de la culpabilité. Les heures qui ont suivi jusqu’à mon départ ont été insupportables. Je ressentais un grand malaise d’être à la maison en présence de mon père. Je ne savais plus quoi penser ni comment agir. J’ai décidé de parler à mon père. Assise nerveusement à la table de la cuisine, j’ai attendu serrant de mes mains les rebords du siège de ma chaise. Lorsque mon père passa par la cuisine, je me suis risquée.

            - « Pourquoi ne me donnes-tu pas le choix ? »

            Avec une attitude d’impatience mon père me donna la seule réponse à laquelle je ne m’étais pas attendue : « C’est parce que je t’aime. Je ne veux pas que tu t’en ailles. » Je m’étais préparée à une avalanche de reproches mais ce fut autrement. C’était considéré comme une réconciliation. À partir de ce moment, la relation avec mon père s’était améliorée.

            Suite à mon été chez ma soeur, j’ai décidé de faire quelque chose au sujet de mes sentiments de dépression. Au début de l’année scolaire, je me suis inscrite à des cours de ballet jazz avec une amie. Nous avons eu bien du plaisir et j’ai commencé à prendre du mieux. Je me suis aussi inscrite au groupe de la course longue distance. Je trouvais cela difficile mais tellement bénéfique pour mon moral. J’ai fait de nouvelles connaissances tout en participant à des courses à l’extérieur de la ville. Autant j’avais été rapide pour les courses du 50 et du 100 mètres, autant j’étais terriblement moche pour les courses longue distance. Cela m’importait peu. Je voulais juste reprendre goût à la vie. Je voulais faire quelque chose. Je voulais être avec Émilie. Elle s’était inscrite au groupe et je l’avais suivie. Elle demeurait ma bonne amie.

            Quelques temps après, j’ai voulu me trouver un travail. C’est ainsi que je suis allée offrir mes services au supermarché du quartier. On m’appela à la maison pour me demander de venir travailler. Je nageais en plein bonheur. J’avais maintenant un travail ! Ma mère qui avait entendu la conversation téléphonique, m’avisa aussitôt qu’elle était pour appeler le supermarché pour les avertir que je n’étais pas une bonne personne et qu’ils ne devaient pas me prendre comme employée. Les deux bras m’ont tombés, mes jambes tenaient à peine debout. Je me suis dirigée lentement vers le sofa dans le salon tout en me laissant tomber le visage caché dans mes mains. Je me suis mise à pleurer. J’ai pleuré comme je n’avais jamais pleuré auparavant. Je me voyais prisonnière dans cette maison sans joie remplie de tensions et de malaises. Je faisais des efforts monumentaux pour survivre mais quelle adversité ! C’était une adversité quotidienne contre laquelle je me battais. Cette fois c’était trop. J’ai pleuré et pleuré, du plus profond de mon être. Des pleurs profonds. Quand j’eu pleuré toutes les larmes de mon corps, j’étais trempée. La sueur me coulait sur le visage, le cou et sur mon corps en entier.

            Finalement, ma mère me laissa aller travailler et nous n’en avons plus reparlé. J’ai ramassé mon argent car je voulais aller visiter la France. Quel pays magnifique ! Je voulais le parcourir en vélo, faire les vendanges… J’avais une sœur qui habitait Sydney en Australie. Elle m’invita à aller la voir. Après réflexion, j’ai décidé d’accepter son invitation. J’écrivis à l’ambassade australienne pour avoir un permis de travail et il m’en fut accordé un de six mois.

 

Mon installation en Australie

            Etais-je bien en Australie ? Mon entourage était tellement semblable à ce que je connaissais au Canada. Les édifices, l’urbanisation et les commerces étaient identiques à chez moi. Cependant, la température était chaude, les gens parlaient l’anglais avec un accent différent et il y avait des palmiers à plusieurs endroits. Je marchais dans un beau quartier de la ville mais je ne me sentais pas dépaysée. En marchant, je regardais partout. À mes pieds, il y avait une bouche d’égout sur lequel était inscrit « NSW », l’acronyme pour « New South Wales », l’état où je me trouvais. Je suis bien en Australie, pensais-je.

            Je découvrais la ville de Sydney un peu à chaque jour. Quelle ville magnifique sur le bord de l’Océan Pacifique ! La ville était bordée de plages plus belles les unes que les autres. Les gens étaient gentils et polis. La ville était propre et remplie de fleurs exotiques toutes très colorées. L’air venant de la mer était salin. Il y avait toujours un petit vent qui chassait l’humidité de la chaleur. C’était parfait. Au bout de deux semaines à visiter cette grande ville, je me suis mise à la recherche d’un emploi.

            Bien décidée à me dénicher un boulot, je me suis rendue au centre d’emploi de Manly Vale situé sur la rive nord de Sydney. En rentrant, j’y vis des genres de grands panneaux au centre de l’endroit qui ressemblaient à des cloisons sur lesquels étaient affichés des centaines de petites cartes qui portaient toutes une description d’emploi. Je me suis mise à lire ces petites cartes l’une après l’autre. J’ai remarqué qu’un petit bistrot cherchait quelqu’un avec de l’expérience pour faire des sandwichs. Étrange qu’on demande de l’expérience pour faire des sandwichs, pensais-je. Je vais tenter ma chance. Je me suis rendue au bistrot en question. La propriétaire me demanda si j’avais de l’expérience à faire des sandwichs. Je lui ai dit que oui. J’avais déjà fait des sandwichs dans ma vie toute de même ! Cependant, je ne savais pas dans quoi je m’embarquais. Elle m’embaucha sur le champ. Je devais me présenter à 7 h le lendemain matin.

            À ladite heure, je me suis présentée toute pleine d’énergie. Elle me montra rapidement le comptoir à sandwichs où je devais travailler. Mes yeux s’ouvrirent très grands quand je pris connaissance de l’ampleur de la tâche. En Australie, les gens mangent des « fish and chips » ou des sandwichs pour le lunch. Les sandwichs sont très élaborés et très variés. Au bout de deux heures, il était évident que je ne savais pas ce qu’était du « vegemite » ou du pain « vogel » ou autres termes uniques aux Australiens. J’étais devenue un boulet pour l’équipe de travail, puisque je demandais sans cesse ce que ceci voulait dire ou encore où se trouvait cela. La propriétaire me demanda d’aller m’asseoir et d’attendre. Une fois le dernier client parti à la fin de la journée, elle vint s’asseoir avec moi. La honte se lisait sûrement sur mon visage car c’est bien ce que je ressentais. C’était évident que j’avais menti en disant que j’avais de l’expérience à faire des sandwichs. La dame fut d’une galanterie comme on en voit rarement puisqu’elle me donna un bon montant d’argent pour la journée et me laissa comprendre que je n’avais pas à revenir le lendemain matin. J’étais atterrée. Si je ne peux même pas faire des sandwichs, quel travail est-ce que je pourrais faire ? En tout cas, une chose était certaine, je ne mentirai plus à propos de mon expérience de travail.

            Le lendemain matin, je retournai en centre d’emploi local. Je regardais encore les cartes affichées sur le panneau lorsque une dame du centre s’approcha de moi pour me parler d’une offre d’emploi qu’elle venait de recevoir. C’était un travail qui consistait à faire des sandwichs !  Tout en moi refusait ce que la dame me disait.

            - « Je n’ai pas d’expérience » lui ai-je dit.

           - « Il n’en exige pas » me répondit-elle avec un sourire amical. De plus, m’expliqua-t-elle, l’endroit en question se trouvait à proximité et je ne perdais rien à m’y rendre. La dame était tellement gentille et fière de pouvoir m’aider à trouver du travail que j’acceptai mais sans grand enthousiasme.

            En marchant dans la direction que la dame m’avait indiquée, j’ai vu que s’était situé dans un allé du quartier Manly de la ville, tout près de la mer. Les gens passaient par ces allés pour y trouver des petits commerces de tous les genres tout en profitant de l’ombre qu’offraient ses passages entre deux rues parallèles. Je suis arrivée sans entrain à ce « stand » à sandwich. La porte vitrée du commerce était ouverte en tout temps pendant les heures d’ouverture. Cependant, dans le but de chasser les mouches, il y avait plusieurs lanières de vinyle qui servait de porte permanente qu’on devait tasser de la main pour entrer dans la petite enceinte. Il était environ 2 heures de l’après-midi. L’heure du lunch était passée. Une dame seule travaillait en chantant doucement une chanson que seule elle connaissait. Elle entendit les lanières de vinyle bouger et se tourna pour me regarder. Avec un sourire radieux, elle me dit bonjour.

            - « Euh, bonjour ! Je suis venue pour l’offre d’emploi », lui dis-je.

            - « Oh, c’est rapide. Je viens tout juste d’appeler au centre d’emploi. C’est gens-là sont efficaces ! Quel est ton nom ? » me demanda-t-elle.

            - « Je m’appelle Anne » Je pris soin de le prononcer à l’anglaise. Mon nom pouvait très bien se dire en anglais.

            - « Oh ! Tu es Américaine ? » Les Australiens pensaient toujours que j’étais originaire des Etats-Unis étant donné mon accent nord américain.

            - « Non, je suis Canadienne. » Parfait pensais-je. Elle voudra sûrement embaucher une Australienne qui saura faire des sandwichs et qui connaîtra leur nourriture.

            - « Ah ! Une Canadienne. C’est bien. Mon nom est Ruth. Tu as l’air parfaite pour le poste. »

            - « Mais je n’ai pas d’expérience. »

            - « Ce n’est pas grave, je te montrerai. »

            - « Mais je ne connais pas beaucoup la nourriture australienne. Je viens d’arriver au pays.»

            - « Tu apprendras. Tu peux commencer demain matin ? »

            - « Oui. »

            - « C’est bien. Peux-tu être ici demain matin à 8 h ? »

            - « Euh, oui, euh, bien sûr. » lui répondis-je avec une certaine hésitation. Tout cela allait beaucoup trop vite pour moi.

            - « Très bien. Alors, à demain. »

            - « D’accord. À demain.

            Comment est-ce que je me suis trouvée dans cette situation ? Je ne voulais pas de ce job. Je suis allée pour faire plaisir à la dame du centre d’emploi mais me voilà maintenant embauchée. What did just happen ? Pensais-je. Étant donné que j’étais en Australie, il fallait bien que je me questionne de ce qui venait de se produire en anglais !

            Le lendemain matin, je me suis présentée à l’emploi et contrairement à ce que je m’attendais, j’ai beaucoup aimé cette première journée. Dès mon arrivée au travail, je devais me rendre au marché non loin de là pour acheter des produits frais pour la journée. J’y rencontrai une Canadienne qui venait d’emménager en Australie avec ses parents. Elle travaillait à la caisse du marché des fruits et légumes. Au fil des semaines je remarquai qu’elle portait en tout temps une petite broche du drapeau canadien. En peu de temps j’en compris la raison. On lui avait sûrement demandé à plusieurs reprises si elle était Américaine.

Suite témoignage partie IV

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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 14:58

Comment une petite fille hantée par l’idée de ne pas avoir

été désirée par ses parents, grandit et vit toute sa jeunesse

dans une forme de dépression chronique.

Grâce à Dieu elle va retrouver la joie de vivre et d’aimer.

  Un témoignage qui donne espoir aux personnes ayant souffert de conflits parentaux
qui ont engendré des blessures émotionnelles profondes.
  

Anne, la petite Québécoise, raconte.

 Lire la partie I

- PARTIE II -

Afin de garder l’anonymat, tous les noms ainsi que certaines villes dans ce présent document ont été changés. Pour contacter l’auteur, écrire à la rédaction l’Echo des Chrétiens.

 

Persécutée par un enfant à l’école

              C’est vers l’âge de 9 ans, que mon père m’a dit des propos qui m’ont profondément affectée. J’avais été invitée à prendre part à une levée de fond à l’extérieur de la ville. J’ai donc demandé à mon père s’il pouvait venir m’y reconduire mais il m’a répondu sévèrement : « Je ne changerai pas ma vie pour toi. » Je sentis un mal me transpercer la poitrine. J’avais tellement envie de lui dire : « Moi je t’aime papa. Je ferais n’importe quoi pour que tu sois heureux. Je m’excuse d’être née. » Il y avait comme une souffrance silencieuse en moi qui voulait tant donner de l’affection à mes parents mais je n’arrivais pas à l’exprimer.

             L’école était un temps agréable jusqu’en 5ème année. Malheureusement, cette année-là, je suis tombée dans la mire du garçon le plus délinquant de la classe. Il ne cessait de me toucher tous les jours. Je me sentais très mal à l’aise à ce propos et cela me gênait au plus haut point d’en parler à un adulte. Je me sentais sale car il me touchait toujours les fesses. Je lui démontrais que je n’aimais pas cela. En revanche, ce garçon recruta plusieurs autres garçons et les incita à l’imiter. Au sortir de l’école, ces garçons m’encerclaient tous pour me toucher les fesses l’un après l’autre tout en me bousculant. J’étais incapable d’en parler à qui que ce soit bien que mes amies voyaient ce qui se passait. J’avais honte devant elles. À mon grand chagrin, Émilie n’était pas dans ma classe cette année-là. Cependant, j’avais un élément en ma faveur : je courais vite. Très vite. Je gagnais toujours les courses à pied chez les filles. Peut-être courrais-je assez vite pour me sauver des garçons ? J’avais un plan. J’avais décidé de me placer en tête de file en sortant de l’école. Une fois dehors, je courrais le plus vite possible pour me rendre à la maison. Ceci a fonctionné un certain temps mais le garçon en question continuait à me toucher dans les couloirs et à chaque moment qu’il le pouvait. Un jour, n’en pouvant plus, je l’ai dit à mon enseignante. Elle fut indignée et le gronda immédiatement. Ce même jour, il devint mon ennemi juré. Il tourna lentement sa tête dans la classe, me regarda fixement dans les yeux et m’avertit en chuchotant que j’étais pour le payer. Je devins complètement malheureuse. Je vivais sur le qui-vive à tous les jours. Cherchant un moyen de m’en sortir, j’ai décidé de faire semblant que j’étais malade. C’était certainement la solution puisque lorsqu’on est malade, on reste à la maison, on ne va pas à l’école. Soudainement, j’avais un gros mal de ventre… J’ai pu rester à la maison quelques jours. Un matin, ma mère m’annonça que mon père voulait que j’aille à l’école.

             Je retournai donc à l’école mais de reculons. Encore une fois, les garçons m’attendaient. Ne pouvant plus supporter ces agissements, j’ai décidé d’en parler à ma mère. Le soir venu, elle est venue dans ma chambre pour s’assurer que j’étais bien couchée. Lorsqu’elle fut sur le point de sortir de la chambre, je lui ai dit que je voulais lui dire quelque chose. Elle s’arrêta à la porte et me dit : « Quoi ? » Elle attendait que je parle en gardant la main sur l’interrupteur pour éteindre la lumière. Elle regardait devant elle vers l’extérieur de ma chambre sans me jeter un coup d’œil. Prenant mon courage à deux mains, je lui ai confié le malheur que je vivais à l’école tous les jours. Elle continua de regarder devant elle sans dire un mot. Une fois que j’eus fini, elle éteignit la lumière et me dit : « Bonne nuit ! » Elle sortit. Comment se fit-il qu’elle n’eût aucune réaction lorsque je lui avais confié mon terrible secret ? J’étais complètement démolie. Elle était mon dernier espoir pour m’aider à m’en sortir. C’est à ce moment que j’ai commencé à glisser dans une dépression. Je ne le savais pas à ce moment encore, mais je compris plus tard que j’avais fait ma première dépression à l’âge de 10 ans. Le temps passait lentement. La situation était devenue sans espoir. Il ne me restait plus qu’à la subir.

 

Mon grand-père « me touche »

             C’était enfin la fin de l’année scolaire. L’été était là. Les étés de nos enfances sont toujours infinis. J’étais enfin libre. Quel soulagement ! Cet été-là, nous sommes allés rendre visite à mon oncle et à ma tante en campagne. Mes grands-parents maternels étaient également en visite. Je jouais dehors avec mon frère et mon cousin lorsque j’ai prétexté que j’étais essoufflée et que je voulais arrêter un instant. Je suis entrée dans la maison et je me suis assise à la table de cuisine avec ma mère, ma tante et mes grands-parents. Mon grand-père était assis d’un côté et ma mère de l’autre côté de la table. Soudainement, j’ai senti une main sur mes parties génitales qui se permettait de toucher sans gêne. J’ai complètement figée sur place. Tout mon corps était raide comme du bois. Je ne pouvais ni bouger ni parler. De plus il se permettait cette mauvaise conduite en présence de sa femme et de ses deux filles sans que celles-ci ne s’en rendent compte. Elles jasaient joyeusement pendant que je vivais ce moment traumatisant. Quand j’eus retrouvé mon courage, je me suis levée et suis sortie de la maison en courant. J’ai couru et couru. Je ne me rappelle plus ce qui s’est passé par la suite. Comment ont passé les heures qui ont suivi ? Comment s’est passé le retour à la maison après cette journée ? Je ne sais pas. Je ne m’en rappelle plus. J’étais incapable de le confier à quelqu’un. J’ai longtemps eu honte d’avoir été figée. J’étais en colère contre moi-même de ne pas avoir réagi plus vite. Je me sentis encore une fois sale mais de surcroît je me sentais lâche. Pourquoi ne lui ai-je pas donné un coup sur la main ?

             Cependant, il y eu un petit rayon d’espoir qui apparut à l’horizon. La mère d’une de mes amies enseignait les enfants à l’école du dimanche pendant la messe du dimanche matin. Je m’y rendais avec entrain. On y parlait de Jésus. Je voulais justement en apprendre davantage à son sujet. Nous étions plusieurs enfants et j’aimais beaucoup ce moment de la semaine. Jésus représentait pour moi l’espoir. De surcroît un Gédéon était venu dans ma classe et nous avait parlé de lui et de la vie éternelle. Il existait une vie éternelle ? Il y avait donc une autre vie après celle-ci ? Cette vie que ce monsieur appelé Gédéon nous expliquait semblait être remplie de paix et de joie avec Jésus. Il nous avait donné une bible que j’avais essayé de lire mais je n’y comprenais rien.

             Une amie de ma classe du nom de Julie servait la messe. Je la trouvais chanceuse de pouvoir aller à l’église souvent et être tout près de Jésus. Je lui ai demandé si je pouvais servir la messe avec elle. Avec beaucoup de générosité, Julie m’introduisit à l’art de servir la messe. Au début, je la secondais. Une de ses tâches était de sonner une petite cloche en préparation à la communion.

            - « Est-ce que je peux sonner de la cloche moi aussi la prochaine fois que nous servirons la messe ? » demandais-je à Julie.

            - « Ok. Tu pourras le faire », me répondit-elle.

            - « Seulement, je ne sais pas à quel moment exactement je dois le faire. »

            - « Si tu veux, je te ferai signe de la main pour te guider », suggéra-t-elle.

            C’est ainsi que je pu sonner la cloche à mon plus grand plaisir.

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La soudaine attitude religieuse de mes parents

             L’année suivante, il y eu un grand drame familial. Aujourd’hui je comprends que mes parents vécurent cet épisode de notre vie familiale comme une faillite personnelle mais je n’y compris rien à l’âge de 11 ans. Tant que nos problèmes étaient cachés, nous n’avions pas honte, mais savoir qu’on pouvait être au courant du drame que nous vivions, couvrait mes parents et les enfants de honte. Mes parents devinrent très religieux. Nous devions aller à la messe tous les matins à 7 h 30 et faire le chapelet tous les soirs avant de se coucher. Je commençais à trouver le côté religieux très lourd. Je me questionnais beaucoup au sujet de la vie actuelle et de la vie éternelle. Je trouvais que Dieu semblait être sévère si nous devions faire autant d’actes religieux pour gagner sa faveur. Malheureusement, je ne savais pas vraiment la raison exacte de cette soudaine dévotion religieuse dans notre famille. Il me semblait que nous devions répéter toujours les mêmes prières pour recevoir une réponse sans jamais parler de nos soucis directement à Dieu. On ne lui ouvrait pas notre cœur. Nous formulions simplement toujours les mêmes prières machinalement. Je me demandais comment on pouvait être en règle avec lui, comment nos prières pouvaient être exaucées et comment on pouvait aller au ciel. Le concept d’un gentil Jésus qui aime les enfants fut remplacé par un Dieu sévère qui peut-être, s’il le jugeait bon, nous accorderait sa faveur. Cette faveur devait certainement être la joie car il n’y en avait pas dans ma famille. Je ne l’avais pas encore connue et maintenant, elle était encore plus loin que jamais…

             Après plusieurs mois de dévotions, un soir pendant le chapelet, je me suis mis à pleurer. Au début, je ne voulais pas pleurer et je retenais mes larmes. Toutefois, mon cœur n’en pouvant plus, je me suis mise à pleurer doucement sans pouvoir m’arrêter. Toute cette tension, cette tristesse, cette lourdeur, ces pénitences qui ne voulaient rien dire pour moi autre que de s’infliger une sorte d’auto flagellation sans fin. Mon petit frère se mit à pleurer à son tour. À la fin du chapelet, nous nous sommes levés (car nous priions toujours à genoux) sans dire un mot et je me suis dirigée vers ma chambre à coucher. Par la suite, nous n’avons plus eu à faire autant de dévotions. Nous n’avions plus à aller à l’église les matins de la semaine mais nous faisions un « Je vous salue Marie » et un « Notre Père » en fin de journée.

             C’est vers l’âge de mes 12 ans qu’arriva la mode des « Santana  Jeans ». J’aurais bien voulu en avoir une paire moi aussi pour être à la mode. J’ai donc osé demander à ma mère si je pouvais en avoir. À ma grande surprise, elle accepta. J’étais aux étoiles. Nous sommes parties ensemble pour m’en acheter une paire. Je les aimais tellement. Cependant, mon père n’était pas content. Ce même soir, il s’est mis à boire et à me dire des bêtises de tous les genres. Il me fit comprendre que « je me prenais pour une autre » comme il disait. Bref, j’étais « une pas bonne ». Il m’a dit des bêtises pendant trois heures. La tête me tournait. Je savais que si je quittais le salon sans qu’il me donne l’autorisation, j’étais pour être dans tout un pétrin mais j’aspirais qu’à une seule chose, celle de m’esquiver au plus vite. Au bout d’un certain temps, je n’entendais plus les mots. Il n’y avait plus qu’une voix qui me grondait sans cesse. Il y avait un homme ivre qui n’était vraiment pas content et tout cela envers moi.

             Environ un an plus tard, Émilie reçut des patins à roulettes. J’aurais bien voulu faire du patin à roulette avec elle mais comment en obtenir une paire ? J’avais très peur d’en faire une demande. Les patins étaient beaucoup plus chers que des jeans. J’imaginais seulement la réaction de mon père et j’avais peur. Après mûre réflexion j’ai décidé de passer à l’action. Puisque j’avais trop peur de lui demander de vive voix, peut-être que je pouvais en faire la demande par écrit ? J’ai pris une feuille de papier et j’ai composé le texte suivant :

 

Papa,

Est-ce que je pourrais avoir des patins à roulette ? SVP m’indiquer ta réponse ci-dessous en cochant la case appropriée.     Oui      Non

Est-ce que tu peux remettre cette feuille dans ma chambre ? De cette façon, je connaîtrai ta réponse.

Merci. Anne  

La feuille m’est revenue ; la case « Non » était cochée.

             À ma grande surprise, quelques semaines plus tard mon père m’acheta des patins à roulette. Il les avait achetés plus grands que ma pointure « au cas où je grandirais encore », disait-il. Cependant, à l’âge de 13 ans, j’avais atteint ma stature d’adulte et ma croissance s’était déjà arrêtée. Mon père découpa des morceaux de tapis pour les mettre par-dessus les semelles intérieures de mes patins pour qu’ils ne soient pas trop grands et encombrants. Je jubilais ! Émilie et moi avons éprouvé beaucoup de plaisir à faire du patin à roulettes chaque jour après l’école.

             Tous les étés, ma mère cultivait son potager et je l’aidais dans cette tâche. Nous travaillions des heures à dorloter la terre, semer les pouces et étendre les semences. C’était la première fois que je passais autant de temps seule avec ma mère. Nous travaillions côte à côte et nous faisions une bonne équipe. Le potager était en santé et produisait une bonne récolte. Nous ne parlions pas beaucoup. Cependant, ma mère aimait me relater les biographies de saints qu’elle avait lues. Elle m’en raconta plusieurs. C’est à ce moment que je lui posai la question qui me tourmentait depuis un certain temps :

            - « Maman, qu’est-ce qu’il faut faire pour aller au ciel ? »

            - « Il faut que tu fasses ton rosaire tous les jours pendant un mois ou encore que tu ailles à l’église le premier vendredi du mois pendant neuf mois consécutifs. »

             Quel tiraillement intérieur ! Je n’avais plus envie d’aller à l’église suite à l’épisode où on devait y aller tous les matins de la semaine. Faire le rosaire tous les jours semblait long. Je me souvenais des soirs du chapelet en famille. J’essayais d’imaginer faire le chapelet trois fois de suite chaque jour pendant un mois. J’étais certaine que cela serait plus long que d’aller à la messe. J’ai décidé de le faire une fois pour en calculer le temps. Le tout m’a pris trois quarts d’heure. J’ai donc opté pour les premiers vendredis du mois pendant neuf mois. J’ai commencé à aller à la messe de 19 h avec ma mère. Un vendredi, en arrivant à l’église, il s’y trouvait déjà une femme sur le perron qui lisait une lettre affichée sur la porte d’entrée. Nous nous sommes approchées d’elle. Ma mère lui a demandé ce que la lettre disait. Elle nous a regardé en souriant et nous a dit que la messe était annulée exceptionnellement aujourd’hui.

            - « Ah oui ? » ma mère fit, surprise.

            Tout en souriant, la femme a continué : « J’en ai bien peur. C’était même mon neuvième vendredi. Il va falloir que je recommence tout. » Sur ce, elle nous quitta en nous saluant chaleureusement sans avoir l’air très déçu.

            De mon côté, je n’en revenais pas. On pouvait arriver si près d’avoir le paradis garanti et avoir à tout recommencer ? Non, j’ai trouvé cela trop décourageant. J’ai décidé de laisser tomber cette affaire de vie éternelle par les moyens que ma mère m’avait enseignés. À partir de cet événement, j’ai essayé de ne plus penser à la vie éternelle et au paradis. J’ai même décidé de devenir athée. Par contre, la conscience me disait que l’athéisme était faux. Pour me convaincre davantage que Dieu n’existait pas, je me suis mise à dire ouvertement que Dieu n’existait pas. Je me suis rendue compte du ridicule de mon comportement car j’essayais de me convaincre en convainquant les autres. Ensuite, j’optai pour la réincarnation. Cependant, cette conception de la vie après la vie ne prit pas racine en moi car je n’y voyais pas de cohérence dans les explications à ce sujet.

             Inquiète de ne pas trouver de réponse à la question de la vie après la mort, j’ai décidé d’en parler avec mon amie dont la mère enseignait l’école du dimanche. Elle doit le savoir, me suis-je dis, car sa mère enseigne justement à ce sujet.

            - « Je suis inquiète de ne pas aller au ciel après la mort », lui ai-je confié un jour à l’école. Elle m’a répondu du tac au tac :

- « Eh bien, j’aime mieux aller en enfer avec tout le monde que de me

retrouver toute seule au paradis ! »

            Elle m’a fort étonnée par sa réponse et j’ai ri. Je me suis dit qu’elle avait peut-être raison. Cependant, le jour suivant, je savais que c’était de la foutaise car je n’avais toujours pas trouvé la paix intérieure.

             La première année d’école secondaire fut l’année où la dépression était à son comble. Le meilleur temps de la journée était le moment où je me couchais et le pire était le moment où je me réveillais pour affronter une nouvelle journée. Pour rendre les choses pires, ma mère s’est mise à parler en mal de mon père, de sa mère, c’est-à-dire de ma grand-mère paternelle et de la sœur de mon père. Elle les salissait autant qu’elle le pouvait. Silencieuse qu’elle avait été jadis, elle devint bavarde à médire contre mon père et sa famille. Elle me confiait des histoires dégoûtantes et impossibles à répéter. J’en étais complètement abasourdie et renversée. Elle les inventait et les racontait. Je ne le savais pas à ce moment mais c’est seulement plus tard que j’ai compris ce qu’elle avait fait. J’éprouvais le plus grand mépris pour mon père et ma grand-mère. Je voyais mon père comme un monstre qui haïssait toute sa famille. 

Suite témoignage partie III

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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 14:25

Comment une petite fille hantée par l’idée de ne pas avoir

été désirée par ses parents, grandit et vit toute sa jeunesse

dans une forme de dépression chronique.

Grâce à Dieu elle va retrouver la joie de vivre et d’aimer.

  Un témoignage qui donne espoir aux personnes ayant souffert de conflits parentaux
qui ont engendré des blessures émotionnelles profondes.
  

Anne, la petite Québécoise, raconte.

 

- PARTIE I -

Afin de garder l’anonymat, tous les noms ainsi que certaines villes dans ce présent document ont été changés. Pour contacter l’auteur, écrire à la rédaction l’Echo des Chrétiens.  

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Souvenirs

    La journée était ensoleillée et l’air était frais. Le vent d’automne caressait tendrement les visages des gens présents. Tous étaient silencieux. Les cloches de l’église de ma ville natale sonnaient depuis un certain moment. Six hommes tous revêtus de leur paletot noir sortaient l’urne du corbillard d’un air solennel. Le temps s’était arrêté une journée, un moment et nous unissait tous dans notre deuil commun : un époux, un père, un frère, un ami ou un voisin était décédé. Pour moi, c’était mon père qui n’était plus. Cependant, je ressentais une force en cette journée ensoleillée du mois de novembre. Ce n’était pas que je n’éprouvais pas de tristesse, bien sûr, la tristesse du deuil était bien là, vivante en ce moment même à l’intérieur de moi mais elle cohabitait avec la paix et l’espoir. Ces deux amis invisibles vivaient aussi en moi.

              Revenant dans ma ville natale de Montpellier sur les abords de la rivière des Outaouais en Ontario francophone, je me rappelais les beaux moments de mon enfance. Je pensais à cette petite ville et à ses nombreux petits commerces que j’avais visités maintes et maintes fois. Je pouvais apercevoir l’école primaire à deux pas de l’église où j’avais débuté mon éducation. Je pensais au chalet de mes parents où j’avais passé les étés de mon enfance à me baigner dans la rivière des Outaouais qui servait de frontière entre le Québec et l’Ontario. Pour s’y rendre, nous devions traverser un pont qui n’est plus. Un nouveau pont, avec un nouveau nom, séparait maintenant fièrement les deux provinces. Combien de fois avions-nous franchi l’ancien pont pour nous rendre au chalet ?

            - « Je n’ai plus à tenir le volant de l’auto, disait mon père en riant, l’auto connaît le chemin pour se rendre au chalet par cœur. »

            Je pensais à la grande cuisine de notre maison familiale qui était munie de quatre grandes fenêtres qui nous permettaient de voir mes précieuses Laurentides au loin. Depuis ma jeunesse, j’aimais aller prendre des marches dans la forêt Laurentienne. Un jour d’automne de mon enfance, nous étions allés nous balader en famille dans cette magnifique forêt. Comme j’avais aimé cette sortie ! Quel beau moment ! De beaux souvenirs se bousculaient en moi.

            Pourtant, à peine quelques années auparavant, tous ces beaux souvenirs étaient enfouis, bien loin en moi fermés à clé. Tout ce qui surgissait comme souvenirs étaient remplis d’amertume, de rancune et de pitié de soi. Dieu était pour intervenir en ma faveur et faire mourir ces mauvais sentiments qui étaient en moi. Pour ce faire, j’aurais à passer par l’épreuve du feu, celle qui brûle tout ce qui appartient à la mort dans l’âme.

            - « Penses-tu que nous aurons de la peine lorsque papa mourra ? » m’avait demandé un jour ma sœur.

            - « Oui, je pense que nous aurons de la peine. »

            C’est bien ce qui se produisait. Nous avions tous de la peine : les dix enfants. Ma mère ne semblait pas être consciente de ce qui se passait. Elle ne pleurait pas. Elle était silencieuse. Croyait-elle à ce qui se produisait en ce moment ? Était-ce encore une supercherie pour elle ? Même trois ans après le décès de mon père, elle se demandait toujours si mon père était vraiment mort. C’est ce qui se produit lorsqu’une personne est prisonnière d’une maladie de l’âme. Je préfère décrire la maladie de ma mère de cette façon. Je n’aime pas les termes médicaux beaucoup trop froids et scientifiques qui par surcroît portent une ombre de honte. Je ne suis pas capable de le dire. Les mots refusent tout simplement de sortir de ma bouche.

 

Les mots peuvent tuer

            Les bruits et le chaos qui venaient de l’extérieur de ma chambre m’extirpèrent de mon sommeil bien qu’il fît encore nuit. Ce que j’entendis changea ma vie à partir de ce moment précis.

            - « Tu sais bien que je ne voulais pas de Anne ! » ai-je entendu. La voix criait et jurait. C’était celle de mon père. J’ai entendu ma mère répondre quelque chose d’inaudible. Mes pensées se précipitaient, essayant de saisir ce qui se passait. « Non, mon papa se trompe, ai-je raisonné dans mon cœur d’enfant de 3 ou 4 ans, je suis sûre qu’il m’aime. »

            Cependant, les mots que j’avais entendus finirent par faire leur chemin vers mon cœur pour y prendre place. Ma joie fut remplacée par la tristesse. La mort avait fait son entrée triomphale dans mon petit être. Mon appétit me quitta. Bientôt, la constipation faisait partie de ma vie mais je n’en parlai à personne. Même si cette situation provoquait des saignements, je n’en glissai pas un mot. Le silence faisait maintenant partie de mon quotidien. La tension entre mes parents s’était répandue chez les enfants. Nous étions en mode de survie. Comment pouvait-il en être autrement ? Toutes ces disputes, toute cette violence. Si seulement je n’étais pas née, papa et maman ne se disputerait pas et ils seraient heureux. Je le sais parce que j’ai entendu papa dire qu’il n’avait pas voulu de moi. C’est une erreur que je sois née. Je me ferai donc la plus petite possible pour ne pas déranger et pour que papa et maman ne se disputent plus. Si seulement je n’existais pas…

            Mon petit monde innocent changea rapidement. Tous mes frères et mes sœurs étaient malheureux. « Ah ! Tu es fatigante, lâche-moi ! Cesse de me suivre ! » J’aurais tellement voulu leur dire que je les aimais, que je voulais être tout prés d’eux et me sentir en sécurité parce qu’ils étaient plus vieux et tellement plus sages. De mon côté, je répétais ce même comportement envers mon jeune frère. Nous étions une famille de trois garçons et sept filles.

            La nuit, la noirceur, les ténèbres, peu importe le nom qu’on lui donne, les nuits sont porteuses de drames. Pendant la nuit, on se dispute, on angoisse, on s’inquiète, on ne dort pas ou encore on se réveille en sursaut et on tremble dans notre lit. En se levant le matin nous apprenons les mauvaises nouvelles : un vol, un viol, un meurtre ou encore un accident mortel causé par l’alcool. Ces crimes ont lieu pendant la nuit. Il y a des fautifs et des innocents. Les nuits de mon enfance ont été marquées par des disputes violentes verbalement et physiquement. C’était toujours le cas lorsque l’abus d’alcool était au rendez-vous.

 

Ma petite couverture

            Pour me réconforter, je tenais continuellement une petite couverture pour bébé de couleur jaune que ma mère avait reçue en cadeau à ma naissance. Cette petite couverture jaune m’accompagnait le jour, comme l’ami du chien Snoopy, et m’apportait assurance et réconfort la nuit. Je me couchais en la tenant collée sur ma joue. Elle était douce au toucher et je la considérais comme ma fidèle compagne. Je ne pouvais pas m’en passer. Un matin, plus de couverture ! Je l’ai cherchée pendant un bon moment. Ne la trouvant pas, j’ai demandé à ma mère si elle savait où elle se trouvait.

            - « Maman, as-tu vu ma couverte jaude ? » - dans mon langage d’enfant, le jaune était jaude.

            Sans me regarder, elle me répondit qu’elle ignorait où elle était. Je l’ai cherchée dans tous les recoins de la maison mais en vain. Les jours suivants, j’espérais toujours tomber dessus par hasard. Plusieurs années plus tard, ma mère m’a révélée la vérité. J’ai appris que ma sœur l’avait jetée dans le feu du foyer pendant que je dormais parce qu’elle était devenue « grise ». Ma mère me raconta ce qui s’était passé : « Ce soir-là, tu es allée te coucher en oubliant ta couverte dans le salon. Ta sœur Denise l’a aperçue et elle a voulu la jeter dans le feu du foyer car elle était devenue grise tellement tu l’avais traînée partout avec toi. Tout le monde était d’accord sauf moi. Je leur ai dit que ce n’était pas correct mais ils voulaient quand même le faire. Je les ai laissé faire. »

            Quand j’appris le sort de ma petite couverture jaune, j’avais environ 18 ans. Fait étrange, j’étais fâchée même à cet âge-là ! J’étais fâchée qu’on puisse faire cela à un enfant mais j’éprouvais surtout de la colère envers ma mère. Bien qu’elle me l’ait dit pensant que j’étais assez mature pour comprendre ce qui s’était passé, je ressentais une sorte de révolte intérieure contre elle. Je constatais avec colère que ma mère n’avait jamais osé s’opposer à qui que ce soit. Est-ce que j’étais en colère parce que je me voyais en elle comme l’image que projette un miroir ? Moi aussi j’avais de la difficulté à m’affirmer et j’étais pour en payer le prix tôt ou tard.

 

Tant d’émotions…

            Qu’est-ce que ce vacarme ? Encore une fois, je fus réveillée par les bruits du chaos juste à l’extérieur de ma chambre. Cette fois il y avait beaucoup de voix et une grande commotion. Je me suis levée tranquillement, frottant mes jeunes yeux pour mieux voir la scène qui se déroulait devant moi. Je semblais être la dernière personne de la famille à arriver dans le salon. Tous les enfants étaient là et pleuraient à chaudes larmes. Je ne comprenais rien. Ma mère était sur une civière et demandait à mon père de la glace. Mon père lui en donnait tout en lui parlant méchamment et en jurant. Ma mère croquait la glace comme s’il s’agissait de bonbons. Regardant la scène, je voyais bien les ambulanciers aux côtés de ma mère mais je ne comprenais pas pourquoi ils n’intervenaient pas dans le conflit entre mon père et ma mère. La conduite de mon père me gênait car il n’était pas gentil devant ces messieurs. Comment se fait-il qu’il agisse de la sorte ? Devant les étrangers, n’agissions-nous pas toujours comme si tout était beau et que nous étions des gens bien ? J’étais encore très jeune mais je savais comment agir pour que les gens ne se doutent pas des malheurs que vivait notre famille. J’avais appris ce comportement en observant la dynamique de notre famille qui vivait sous un stress énorme.

            Le lendemain matin, ma mère n’était pas là. J’appris qu’elle était hospitalisée. La maison était si vide sans elle. Où aller lorsque sa mère n’y est plus ? La maison était grande, même très grande et remplie d’enfants mais si vide sans ma mère. Dans ma tête d’enfant, j’ai décidé de faire le tour de notre grande table de cuisine sans m’arrêter jusqu’à ce qu’elle revienne ! Ce fut bref ! Je n’aurais certainement pas pu tenir bon puisque ma mère passa plusieurs jours à l’hôpital. Je ne sais pas combien de temps car j’étais trop jeune et on ne me disait rien. Lorsque je me rendais à l’école, je passais devant l’hôpital. Je scrutais les fenêtres, espérant que ma mère s’y trouvât pour que je puisse lui faire un signe de la main. Bien plus tard, j’appris que ma mère avait tenté de se suicider. Il est vrai que je n’avais aucun souvenir de ma mère heureuse. La première fois que je l’ai entendue rire, j’avais 15 ans. J’étais dans ma chambre à coucher lorsque tout à coup, j’entendis ma mère rire. Je croyais que mon cœur était pour éclater de joie. Je me suis précipitée vers la cuisine où mon père et ma mère étaient assis à la table et jasaient ensemble.

            - « Qu’est-ce qu’il y a de drôle maman ? » lui ai-je demandé.

            - « Ah ! Ton père m’a fait rire ! » m’a-t-elle répondu.

            Mon père et ma mère se regardaient avec un sourire. J’étais si heureuse. J’aurais voulu que ce moment dure éternellement. C’était le paradis pour moi. Je n’avais jamais senti une telle joie. Il y avait de la joie, un moment de détente et de l’amour dans l’air. Ah ! Quel bonheur ! J’avais peine à y croire. C’était merveilleux. J’aurais tellement aimé que ma mère me fasse un sourire, me cajole, mette sa main sur ma tête ou encore se penche pour me parler. Plus encore, qu’elle me donne un petit baiser sur la joue. Bien qu’elle me prodiguait tout le soin nécessaire à mon bien-être et même qu’elle le faisait très bien, elle ne me parlait pas. D’une certaine façon, j’étais invisible.

            J’aimais bien jouer avec mes poupées. En cajolant ma poupée un jour, je me suis dit que peut-être ma mère m’aimait quand j’étais un bébé. Peut-être m’avait-elle déjà donné un baiser ? Et si je lui demandais ?

            - « Maman, est-ce que tu m’as déjà donné un baiser quand j’étais un petit bébé ? »

            - « Bien oui ! » m’a-t-elle répondu. C’était tout. Je suis retournée à ce que je faisais. Elle m’a dit oui. Alors, elle m’a déjà aimé me suis-je dit car ma mère dit toujours la vérité. Toutes les mères ne disent-elles pas la vérité ?

 

Mes années scolaires

            J’aimais tellement mon enseignante de première année. Je ne me rappelle plus son nom de famille mais je me rappelle qu’il débutait par la lettre B. Elle était gentille et ferme tout à la fois. Je la craignais car elle ne souriait jamais mais elle était gentille. Comme j’aimais aller à l’école. C’était le bonheur. Mademoiselle B réservait le vendredi après-midi, après la récréation, pour faire un bricolage : le meilleur moment de la semaine ! Cette merveilleuse enseignante nous parlait aussi de quelqu’un de très spécial pendant le cours de catéchèse. Elle parlait d’un homme qui aimait les enfants, qui parlait de partager et d’aimer. Il s’appelait Jésus. Il aimait vraiment les enfants ? Une grande personne qui aime les enfants ? Partager ? Aimer ? Comme c’était invitant. Je voulais vivre le partage. Mais comment ? On partage quoi ? Sur un mur de la classe se trouvait affiché un dessin de Jésus avec des enfants autour de lui. Il était assis avec eux. Je regardais souvent ce dessin. Je constatais que cet homme semblait être gentil et doux. Je l’aimais déjà sans le connaître. Je voulais le connaître un jour.

            J’ai rencontré Émilie en première année dans la classe de Mademoiselle B. Émilie savait ce que c’était de partager car elle me le montra dans toute son innocence d’enfant. Elle habitait un logement non loin de chez moi et semblait vivre dans l’abondance. Elle et son petit frère avaient beaucoup de jouets et de beaux vêtements. En plus, il y avait toujours de la nourriture en abondance chez elle. Bien que ma famille mangeait à sa faim, le menu était des plus modeste. Nous ne connaissions pas les gâteries sauf lors d’occasions spéciales. Disons que nous vivions très modestement. Nous avions droit à un seul cadeau à Noël et aucun à notre fête uniquement un gâteau.

            Un soir en revenant de l’école à pied, j’ai trouvé un cent par terre. Le jour suivant, j’ai dit à ma mère que je n’avais pas besoin de collation. En chemin vers l’école, je me suis rendue au dépanneur pour acheter un bonbon car je voulais être comme les autres au moment de la collation. Tous les enfants avaient des friandises, des petits gâteaux et autres aliments alléchants au moment de la collation. De mon côté, j’avais soit des biscuits du genre qui accompagne le thé ou des biscuits soda. Mais ce jour-là, je serai comme les autres enfants, pensais-je en apportant quelque chose de spécial. J’ai donc décidé d’acheter une paille emplie de sucre coloré. Les choix étaient limités avec un cent ! Je me suis rendue à l’école avec la paille bien serrée dans ma main pour ne pas la perdre. Je l’ai déposée en dessous de mon manteau dans le vestiaire. Lorsque le moment de la collation est arrivé, j’ai couru prendre ma paille mais elle n’y était plus ! Je l’ai cherché sur le banc, en dessous du banc, dans mon manteau, bref je l’ai cherchée partout mais rien. Ce jour-là, je n’avais tout simplement pas de collation.

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            Comme je disais, Émilie savait partager. Un midi, après le dîner, nous marchions ensemble pour nous rendre à l’école. Elle avait apporté une tablette de chocolat de la maison. Je l’ai regardée sortir la tablette de la poche de son manteau, l’ouvrir et la séparer en deux. Elle m’a ensuite donné la moitié de sa tablette de chocolat. J’arrivais difficilement à en croire mes yeux. Moi je n’aurais jamais partagé la moitié d’une tablette de chocolat. J’aurais tout au plus donné qu’un petit morceau. J’acceptai avec empressement ce qu’elle m’offrait et j’ai compris ce jour-là ce que signifiait partager. Émilie m’a ensuite souvent impressionnée par tout ce qu’elle partageait avec moi. Elle m’invitait à aller jouer chez elle après l’école. Après un certain temps chez elle à jouer avec de magnifiques jouets, je lui disais toujours : « J’ai faim. » C’est alors qu’elle m’offrait soit un gâteau Vachon, soit une pomme verte ou encore un « fudge ». Oh la la ! Je les voulais tous mais je ne pouvais pas être aussi impolie ! Alors, 2 fois sur 3, je choisissais un gâteau Vachon. Il était si moelleux ! Elle recevait tellement de cadeaux à Noël. Comme elle était chanceuse ! Mais elle était surtout gentille. La plus gentille des petites filles que je connaissais. J’avais entendu mon père dire que l’électricité coûtait cher et qu’il ne voulait pas que nous allumions et éteignions les lumières trop souvent. C’est alors que j’ai décidé que les parents d’Emilie étaient trop riches et qu’ils lui donnaient trop de cadeaux. J’étais jalouse. Un après-midi que je me trouvais chez Émilie, elle s’absenta pour aller à la salle de bain. Je me suis tout de suite attaquée à l’interrupteur d’éclairage de sa chambre à coucher. Je l’ai allumé et éteint aussi souvent que j’ai pu pendant son absence. Bon, me suis-je dit, elle sera comme moi maintenant. Elle n’aura plus autant de jouets !

 

Suite témoignage partie II

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25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 11:50

Mashiah ben David serait-il Jésus ? Jacob le niait farouchement jusqu'au jour où un ami lui enseigne les passages de la Thora révélant l'identité du Messie. Trop nombreux et trop précis pour être de simples coïncidences, les traits de Jésus vont se former comme dans un puzzle. Jacob capitule devant cette vérité si criante.

Depuis mon enfance, j'avais appris que Yeshoua, Jésus, était seulement pour les païens, les goyim. J'étais obligé néanmoins d'admettre que je ne savais rien sur lui... Je trouvais le Nouveau Testament rempli de citations du Tanakh qui révélaient ce que les prophètes avaient annoncé par avance et que Jésus avait accompli...

Retrouvez la suite du témoignage de Jakov dans le bulletin-témoignage, réf. E0902JD_B14. Visualiser le document :

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