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10 octobre 2022 1 10 /10 /octobre /2022 18:00
Edition 2022 - 260 pages

Edition 2022 - 260 pages

Extrait p. 114

"

Je suis interné à l’asile sur les allégations d’un voisinage antichrétien.

Alors que j’étais conduit en ambulance à l’hôpital psychiatrique, le sergent me déclara qu’il ne manquerait pas une occasion de me tabasser à cause de ma forme de foi en Dieu. Dès mon arrivée, les gardiens m’obligèrent à me déshabiller et mirent mes affaires en consigne. J’ai dû revêtir un pyjama gris-blanc dans lequel j’ai rejoint, au bout d’un long couloir desservant une enfilade de pièces sombres, une cellule de la section 4. J’y fus enfermé en attendant une évaluation de mes capacités mentales.

Les médecins me donnaient quotidiennement de l’Aminazine, un tranquillisant antipsychotique déjà prescrit lors de mon premier internement. Après un séjour d’un mois, le médecin-chef du secteur psychiatrique vint me visiter, mais seulement cinq minutes. Tamara avait signalé qu’elle ne parvenait pas à comprendre le motif de mon amaigrissement. De plus, mon corps sentait mauvais et le pyjama gris était sale et puait aussi. Il faut savoir que j’avais l’autorisation de ne recevoir que deux sacs de fruits et de me rendre au réfectoire uniquement quand on m’en donnait la permission. Une seule fois, en l’espace de deux mois, j’ai reçu un pyjama et un peignoir de bain de rechange.

Le chef Vera et la doctoresse Ludmila restaient très attentifs à mon état psychique et bien disposés à utiliser des dispositifs de contention si nécessaire. Lors d’une visite, Tamara me confia qu’elle ressentait que les membres du personnel de l’hôpital étaient animés par un esprit de haine et de mensonge et représentaient des acteurs maniables à merci pour nous accabler sous de fausses accusations. Elle pressentait que ceux-ci cherchaient également à la faire interner. À ce moment-là, le chef en psychiatrie se présenta, interrompit notre conversation et me renvoya dans ma cellule. Un des aides-soignants vint m’ausculter et semblait satisfait que tout allât pour le mieux.

Quelques jours plus tard, le chef en psychiatrie me félicita pour la naissance de notre fille, mais tout en me signifiant que j’étais dans un état émotionnel terriblement tourmenté, si bien que cette seconde nouvelle contribua à détruire ma joie de la première !

Un matin, les docteurs organisèrent une visite d’inspection de routine des « prisonniers ». Ils avaient pour mission de venir s’informer auprès de chaque patient et observer les éventuels effets secondaires des traitements, ceci afin d’en dresser un rapport au responsable. L’un s’approcha de moi et me dit d’un ton méprisant : « Oh ! le martyr du Christ ! Un prédicateur zélé d’entre tous les croyants de son église ! »

..."

Rescapé du système punitif psychiatrique communiste à cause de sa foi en Jésus-Christ

Rescapé du système punitif psychiatrique communiste à cause de sa foi en Jésus-Christ

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